“Je trouve dans la photographie en noir et blanc une simplicité, un contact plus direct. C’est comme lorsque l’on écrit un poème et que l’on enlève les mots dont on n’a pas besoin.”
Sarah, princesse juive, 2013, 100 x 132 cm, numérique sur papier Fine Art Baryte Hahnemühle 315 g, contrecollage dibond 2mm, encadrement en chêne massif, teinté puis vernis + dalle de protection en plexiglass, numéroté 1 à 6

Sarah, princesse juive, 2013, 100 x 132 cm,
numérique sur papier Fine Art Baryte Hahnemühle 315 g, contrecollage dibond 2mm, encadrement en chêne massif, teinté puis vernis + dalle de protection en plexiglass, numéroté 1 à 6

 “La couleur pour le portrait, cela ne m’intéresse absolument pas, ce n’est que la surface des choses. la couleur donne beaucoup trop d’informations à la lecture d’une image. Elle banalise et actualise un moment magique qui ne se reproduira jamais plus. Je vois dans la couleur une sorte d’écran de fumée qui empêcherait de voir l’essentiel ; comme si le noir et blanc avait lui cette faculté de de transpercer la chair et de dévoiler une parcelle de l’âme. Et puis, la notion d’abstraction est aussi beaucoup plus forte en noir et blanc, l’absence de couleur emmène immédiatement le lecteur dans un univers complètement déconnecté de la réalité.  Je trouve aussi que la magie de la lumière et des ombres en noir et blanc cisèlent et sculptent les visages et les corps de manière extraordinaire. Cela confère à l’image beaucoup plus de personnalité, de force et d’émotion. J’aime le coté éternel et intemporel que procure l’absence de couleur sur une photographie. Ce qui m’intéresse dans les portraits c’est de trouver et de capturer quelque chose d’émouvant, de fort et d’authentique. Un regard, un sourire, une attitude, pas besoin de couleur pour cela, un sourire reste un sourire.

 C’est magique pour moi un visage. C’est la première chose que l’on voit en venant au monde et c’est aussi le miroir que l’on tend involontairement en permanence aux autres.  L’incroyable richesse de nos expressions faciales, leurs multiples variations et l’instantanéité avec laquelle elles peuvent changer, tout cela me passionne. Notre visage devient en quelque sorte le miroir de ce que nous avons vécu, une sorte de carte que l’on pourrait déchiffrer.  Que ce soit par l’intensité d’un regard où l’éclat d’un sourire, je serais toujours subjugué par la profondeur et l’intensité que peut révéler un visage humain.

Le repos du guerrier, 2012, 60 x 80 cm, numérique sur papier Fine Art Baryte Hahnemühle 315 g, contrecollage dibond 2 mm, numéroté 1 à 12

Le repos du guerrier, 2012, 60 x 80 cm, numérique sur papier Fine Art Baryte Hahnemühle 315 g,
contrecollage dibond 2 mm, numéroté 1 à 12

 Je veux avoir un regard profondément humaniste envers mon semblable. Chaque visage est intéressant et unique tout comme l’est chaque personne. Habituellement je préfère photographier des femmes et les révéler fortes. Inversement, je préfère photographier un homme et le révéler fragile. J’aime faire tomber le masque, trouver la véritable essence de l’être, ou plutôt une infime partie, saisir une émotion profonde. Même si je ne cherche pas quelque chose en particulier lorsque je photographie. On ne peut pas savoir à l’avance, il faut être « disponible » comme disait Cartier-Bresson. Avedon lui disait « Always leaving room for the unexpected ». Après du moment que j’ai pu saisir au vol quelque chose de sincère, de vrai et de touchant, j’ai réussi mon travail.”

Kohann Tensen expose au concept store Fripes Therapy dans le cadre de l’exposition « En toute tenue. »

Retrouvez  le parcours de l’artiste, ses oeuvres exposées et ses prix dans le catalogue de l’exposition.