Son intention profonde est de montrer ce qui se dérobe sans cesse derrière l’opacité d’un monde qui laisse la nature et la ville disparaître. Winnie Denker fige ce qui reste et ce qui n’a pu être potentiellement sauvegardé. Ses rendus de lumière naturelle ne sont jamais modifiés. Ils capturent la présence évanescente pour en exprimer la permanence. Ses photographies sont des traces mémorielles qui produisent un sentiment d’éternité.
Comment choisissez-vous les lieux que vous photographiez ?
L’environnement naturel comme l’environnement urbain me fascinent. Saint-Pétersbourg en Russie ou Palmyre en Syrie sont des villes qui ont une histoire et qu’il était important de photographier car beaucoup d’endroits ont disparu aujourd’hui. Ces lieux ont quelque chose de précieux. Au même titre que les trésors des musées du patrimoine Mondial de l’Unesco que j’ai eu l’occasion de photographier avec grand intérêt.
Du détail au monumental, vous travaillez constamment cet entre deux…
C’est la qualité de la photographie qui m’intéresse. La précision du détail et la vision globale du plan sont tout aussi importants. D’ailleurs, je découvre parfois de belles surprises au tirage. Très souvent, je réalise des photos dans l’immédiateté car la lumière ne reste pas. Quelle que soit la nature de la luminosité ; la lumière artificielle de la ville ou la lumière naturelle d’un paysage, je n’interviens pas et ne modifie pas la photo, je suis « old school » !
Winnie Denker, représentée par Golan Rouzkhosh Gallery expose du 30 novembre au 7 décembre
à l’Espace 5Bis à Paris.