Au premier regard, une double perception alterne entre une forme d’art académique et contemporaine. La qualité technique des sculptures de Virginie Tiberghien évoque le travail de Camille Claudel.
« Il est indéniable que l’influence de Camille Claudel nous interpelle plus encore aujourd’hui. Ma voie amorcée vise à saisir sur le vif le vécu d’un geste simple dans l’intensité de l’instant. Je m’attarde au moment qui s’échappe et réussi à en faire sortir toute la densité à travers mes œuvres. »
L’artiste façonne un premier temps la terre puis les sculptures sont produites dans le bronze. Il y a une volonté de porter l’attention, en-deçà et au-delà des œuvres achevées, sur les ébauches et les versions différentes d’une même œuvre. Certaines sont déjà figées pour la postérité. Virginie Tiberghien expose son travail en construction, une façon de vouloir le saisir dans son devenir.
Elle glisse de l’expressivité passionnée et exclusive du corps vers une science des attitudes plus originale et maîtrisée qui relève de son geste propre. Elle réussit magistralement à faire sentir toute la densité tragique d’un regard, d’une posture. Cette façon d’exprimer les émotions de la vie intérieure qui dévorent le corps par le mouvement des muscles et le frémissement des épidermes.
« Je veux exprimer une grande sensibilité, un caractère passionné, une énergie, une grande compréhension des autres. Je suis souvent habitée par mon œuvre, j’ai besoin subitement de la réaliser rapidement tout en touchant l’être humain par le sublime, la beauté et un dépassement de moi-même ; cela dans la finalité de la matière, naturellement la terre et plus encore le bronze. »