Passionné d’art contemporain et pétri d’une double culture
franco-chinoise, ce dénicheur d’artistes asiatiques poursuit
son exploration vers de nouvelles frontières.
« Les Bishnoïs, écologistes au Rajasthan depuis le XVe siècle »
Photos de Franck Vogel. Du 18.11.2011 au 17.01.2012, 18 rue de Savoie, Paris 6e.

 

Vous avez créé votre galerie en 2008, pensez-vous aujourd’hui que l’art chinois est mieux accueilli en France ?

La galerie accueille beaucoup de visiteurs mais certains sont plus curieux que d’autres, notamment ceux qui s’intéressent à l’art traditionnel. Je pense qu’il y a une meilleure connaissance du public de la peinture chinoise mais cela dépend du thème qui est présenté. La peinture contemporaine réalisée à l’encre de Chine de manière traditionnelle chinoise est, par exemple, fortement appréciée.

Le public a donc ses préférences…

Je crois que les personnes accueillent mieux le figuratif que l’abstrait. La peinture abstraite chinoise est la même que dans tous les pays du monde. On ne peut pas proprement parler de peinture abstraite chinoise. Et je pense que le public français n’ira pas forcément chercher l’abstrait en Chine. C’est pour cette raison que nous présentons plus de figuratif.

Votre public est sensible à la tradition artistique orientale ?

Dans l’ensemble les personnes sont plus attirées par un retour vers le passé. Elles ne cherchent pas des œuvres contemporaines ayant un lien avec le passé. Les tableaux de Jia Juanli, une de nos très belles artistes chinoises, représentent des scènes de la dynastie impériale mais mis en valeur d’une manière contemporaine. Le public, et en particulier le public américain, apprécie beaucoup son travail.

La passerelle artistique entre l’Europe et l’Asie est-elle plus stable aujourd’hui ?

La passerelle joue dans les deux sens. J’ai joué cette passerelle… Même si je n’étais pas le
premier, je suis aujourd’hui le leader sur le marché parisien. Disons qu’elle se solidifie avec le temps.

Vous portez d’avantage votre attention sur les artistes chinois, quels sont les autres pays d’Asie qui attisent votre intérêt aujourd’hui?

J’ai présenté l’Inde à plusieurs reprises mais je m’intéresse également actuellement à la Corée et au Vietnam.

Vous êtes implanté uniquement à Paris, le succès de votre galerie ne vous donne-t-il pas de nouvelles ambitions ?

Oui mais pas dans l’immédiat. J’aimerai m’installer en Asie et particulièrement en Chine à Pékin. Compte tenu de l’évolution de l’économie actuelle, c’est un projet que je pourrais envisager d’ici deux à trois années.