Bouteilles vides et têtes de macchabées scandent les toiles
de ce jeune street-arteur nouvelle génération de 29 ans qui
s’amuse aussi bien sur le bitume qu’en galerie.

Autoportrait 1, 2010, technique mixte,190 x 130  © Galerie Raphaël Imbert

Sous forme de graff sauvage ou sur toile exposée à la galerie Raphaël Imbert, Mygalo nous dévoile son goût pour le travail en série, une forme de réflexion fertile et mécanique façon all-over ou en guise d’autoportrait squelettique. En proie aux sentiments mélancoliques que dictent l’alcool et la déchéance, les crânes vivants de Mygalo sont traversés par un néant acidulé et travaillés comme il travaille sa conscience. Le visage s’évanouit dans son centre et s’allège en s’amputant de la chair pour ne laisser deviner que les traits d’une caboche osseuse, celle de l’artiste. Comme l’idéalisation d’une représentation accélérée par le temps, la course contre la mort trouve ici son esthétique.

Momifiées par ces traits aux bandages multicolores, la touche et la couleur se libèrent par dripping et pouring, laissant cette gestuelle quasi aléatoire ronger et dévorer la peau avec une cruauté amusée.

Huiles récupérées, peinture industrielle pour la voirie, vernis pour bateaux… La rue a aussi ses cadavres esthétiques chers à l’artiste.