Artiste Iranien, exilé en France depuis plus de 25 ans, Ghass est un peintre qui puise son inspiration dans les conflits du monde, en particulier celui de son pays et des pays arabes. Son art porté par des messages forts et authentiques, bénéficie aujourd’hui d’une dimension internationale. Ghass expose à L’Espace 5 bis du 21 au dimanche 25 octobre 2015 aux côtés de Patrick Mamou.
Pourquoi avoir choisi l’art abstrait pour vous exprimer artistiquement ?
L’art abstrait est pour moi l’art le plus complet qui existe.
Le noir est une couleur dominante dans vos travaux, quelle est la signification de cette couleur ?
Depuis 20 ans je m’exprime avec 3 couleurs avec le noir, le rouge et le blanc. Le rouge symbolise la vie, le blanc la pureté, la paix. Puis j’ai rajouté le jaune en 2010, symbole de la lumière. Mais c’est vrai que le noir domine et demeure particulier à mes yeux car c’est la couleur qui exprime le mieux ce que je ressens de la société pour transmettre mes messages et mon histoire personnelle.
Vous avez connu la guerre en Iran, vous étiez sur le front à 18 ans, aujourd’hui en quoi ce moment très particulier de votre vie inspire t-il votre art ?
Sans vouloir être prisonnier du passé, mes années passées sur le front pendant la guerre n’ont rendues réceptif des souffrances de la société. C’est une expérience que l’on ne peut pas oublier, c’est plus fort que moi.
L’art doit-il être politique ? Votre combat artistique peut- il contribuer à faire évoluer les mentalités ?
Aujourd’hui la politique c’est de l’art, mais les hommes politiques sont les piètres artistes de notre temps moderne. A l’image de ma sculpture monumentale intégrée dans le jardin de l’université Paris Dauphine, j’essaye malgré tout de mettre en avant la culture et la paix. C’est une urgence aujourd’hui pour garantir le maintien de l’homme sur la terre.
* Inaugurée le 23 octobre 2015 dans le jardin de l’université Paris Dauphine, cette sculpture est la première d’une déclinaison de 13 œuvres qui seront installées à travers le monde entier, dans des lieux de culture et de savoir, en une chaîne internationale de la Paix, ainsi que l’a souhaité Ghass.
