Dénudés et désarticulés, les corps rayonnants de Carole Fournet se libèrent sous une palette éclatante, aux tons jaunes, dorés.
Les lignes dures et anguleuses des ces beautés convulsives sont traitées en grand format. Les corps s’expriment et se fendent sous des volutes florales, sinueuses. Quatre femmes offrent une danse flamboyante à un homme, spectateur qui les saluent.
« C’est une danse folle des corps ou finalement le sexe féminin et le sexe masculin se mélangent, se scrutent, se séparent, se cherchent, se perdent, se vivent. La vie sur cette terre est courte, alors il faut savoir sourire et s’enivrer d’amour. »
La technique de Carole Fournet est mixte ; cirages, gouaches, huiles, pastels et le plâtre renforcent la signification et le relief. Sa peinture est une surface de projection à l’épaisseur maîtrisée où les aspects affectifs de l’expression des corps manipulés s’allient à la fascination du précieux, à l’aura de l’or. Un style pulsionnel enrobé dans un espace symbolique qui naît de son propre corps. Le trait et la pulsion sont dirigés par ses mains, l’artiste n’utilise pas d’outil pour peindre. Ce rapport direct et tactile avec la toile s’inscrit dans un espace du toucher qui lui est propre.
« Avec mes grands formats, je suis dans ce mouvement incessant de la vie. Je cherche des matières que je peux appliquer sur la toile ou le papier avec mes mains comme seules intermédiaires. Je vis dans la sensualité avec ma peinture. »
L’émotivité du tracé affiche un expressionisme ethnique certain. Sous ces regards d’une exclamation céleste, sommeille la férocité des corps caractériels. Expression divine d’une dualité primitive. Le divin et l’enfer réunis.