L’œuvre mutante de Kahem exprime sa vision fantasmagorique des corps. Ces restes d’humanoïdes d’un autre temps mêlent harmonieusement le vivant et le mécanique.
Isis, la 1ère des 12 est une entité matricielle. Puis d’autres sont engendrées comme une seconde génération humaine. Ses corps surnaturels sont recouverts d’une couche de peau métallique, morcelée.
« La peinture, est appliquée au pinceau. J’applique plusieurs sous-couches de Gesso, toutes sont poncées. Je finis par la couche colorée ; le procédé de coloration est un secret d’atelier. Des pigments d’aluminium et de nacre entrent dans la composition. Certaines parties sont polies après séchage. »
Entre le réalisme et la déconstruction d’une lumineuse monstruosité, Kahem créée entre deux mondes.
« Ce qui me fascine, c’est d’abord l’inversion des sens, puis l’apparente profondeur ; également le dialogue des miroirs et les mondes virtuels qu’ils créent, leurs monstres. Les miroirs interrogent notre rapport au monde, aux autres et nous renvoient à notre perception subjective de la réalité, aux apparences et reflets, aux rêves. Ce sont aussi tous les phantasmes qui ont pu naître face à un tel objet hors normes : mondes parallèles, rencontres impossibles, voyages immobiles. D’un point de vue optique, j’aime son trouble rapport à la lumière (réfléchie, diffractée, décomposée …) Mes œuvres interrogent le miroir et le passage initiatique dans le monde des reflets. Mes sculptures sont principalement des êtres hybrides, comme venus de ce monde. »