L’exposition Street Therapy présente les travaux de Jérôme Marichy dont l’ inspiration se concentre principalement le tatouage.
Que tirez-vous de votre expérience acquise en tant que dessinateur textile lorsque vous peignez aujourd’hui sur toile ?
Le travail avec l’industrie du textile japonais m’a appris la rigueur et la prise de risque, même si cela n’est pas possible on prend le risque d’y arriver, et la plus part du temps on y arrive, pas par ambition pure, mais par désirs créatifs. Cela m’a libéré pour l’expression de la peinture, la combinaison des couleurs et la technique issue d’expériences et de recherches des matières en textile.
Pourquoi le tatouage est-il une emprunte aussi présente dans votre travail ?
Mon travail sur le tatouage vient aussi du fait que pendant plus de quinze ans j’ai travaillé entre la France et l’Angleterre. Je me rendais dans les foires anglaises très populaires, entre prolétariat et bourgeoisie anglaise. Il y avait un point commun entre ses deux mondes ; le tatouage. Le tatouage m’a toujours plus. Enfant, au milieu des années 70, j’allais rendre visite à ma tante à Londres et je flashais déjà sur les hommes aux bras tatoués, ressentant toute la puissance érotique des dessins. Cela m’a permis de comprendre qu’il n’y a pas de limite pour, et sur, les surfaces à dessiner.
Jérôme Marichy est né en 1966 à Paris, il vit à Paris et travaille à Bagnolet (93.) Sa recherche sur le tatouage lui offre la possibilité de traiter une infinité de sujets. Le tatouage est indélébile; il implique une décision irrémédiable, il imprime une marque éternelle. Les thèmes de ses oeuvres illustrent ses obsessions qu’il “marque” par des tatouages. L’utilisation de pigments phosphorescents dévoile une image subliminale qui ne prend vie qu’en pleine obscurité (après avoir éclairé vivement le tableau) comme pour révéler une âme enfouie derrière cette lumière. Jérôme Marichy crée un monde où ses phantasmes, ses désirs et ses préoccupations se matérialisent pour exister toujours.